Présidentielle en Roumanie : la victoire surprise et les leçons qu’on peut en tirer

Dr. Mihai SEBE

Le 16 novembre 2014, l’actualité politique roumaine a été marquée par la victoire au deuxième tour de l’élection présidentielle de Klaus IOHANNIS, candidat de l’Alliance chrétienne-libérale (Centre-droit), face au Premier ministre social-démocrate, Victor PONTA.

C’est le point culminant d’une campagne électorale assez morne dans l’ensemble qui a évolué entre les deux tours, suite à des erreurs politiques faites par le parti de gouvernement et qui ont mené à la victoire du candidat d’opposition, avec un pourcentage de 54,43%. Il est également important de souligner le taux de participation impressionnant de 64,10%.

Cela a été pour beaucoup de Roumains une réelle surprise si on tient compte de la différence de notoriété des deux candidats et de leurs partis ainsi que les ressources utilisées.

Mais qu’est-ce que cela change ?

On a pour la première fois un président minoritaire, un homme « Nouveaux » : du point de vue ethnique – il fait partie de la minorité allemande – que religieux – de confession protestante – sur le fond d’une campagne politique nationaliste menée par ses adversaires – c’est un message que le peuple roumain envoie à l’Occident.

Les principales causes de la victoire

Klaus IOHANNIS a gagné grâce à 3 éléments apparemment sans lien :

1) la Diaspora roumaine

Ce n’était pas le vote de la diaspora en lui-même qui a réussi à imposer Klaus IOHANNIS comme président mais la mauvaise gestion des élections à l’étranger par le gouvernement roumain. Le nombre insuffisant de bureaux de vote à l’étranger, doublé par la forte émotion produite par les incidents entre les citoyens roumains et les forces d’ordre à travers l’Europe, à cause de leur impossibilité de voter, a été décisif pour les citoyens indécis. Au pays on a eu l’impression qu’on avait à faire à une “action dirigée” qui visait à empêcher la diaspora de voter. Cette impression a suscité de vives émotions et a contribué à la victoire de l’opposition.

2) les conflits au sein de la société roumaine

Les contestations de l’hiver 2011 – 2012 et 2013, menées souvent pour des sujets assez éloignés des préoccupations quotidiennes de la société roumaine (les exploitations minières en utilisant des cyanures, la fracturation hydraulique) ont créé une minorité active d’un point de vue civique qui, peu à peu, a réussi à motiver une masse critique de citoyens à s’intéresser à la vie politique tout en testant les divers moyens de communication alternatifs aux media traditionnels.

Cette masse critique de citoyens a réussi à se mobiliser politiquement dans les moments décisifs – on a donc une vraie « force de choque » civique qui a utilisé avec succès des tactiques de guérillas politique contre des autorités et partis politiques trop importants pour réagir d’une manière aussi rapide, tout en bénéficiant de l’attitude favorable ou au moins neutre de la grande majorité de la population.

Flag of Romania --- Image by © Royalty-Free/Corbis

3) les campagnes de la société civile contre la corruption et l’abus de pouvoir

On a assisté ces derniers mois à un grand nombre d’arrestations dans la classe politique et sur le fond des hésitations ou même de l’hostilité des politiciens. La population semble avoir eu la perception que le gouvernement socialiste et le Parlement essayaient de protéger les corrompus. Par conséquent, une victoire du premier ministre socialiste aurait donné l’impression qu’il était mis un terme à la campagne anti-corruption de la justice et que celui-ci, en sa qualité de président, aurait essayé d’en limiter les actions.

Les leçons à tirer de la campagne présidentielle

1) le rôle des media traditionnels dans le débat politique

Les media traditionnels ont un rôle important mais il ne faut pas surestimer leur force. Une bonne campagne qui utilise des outils alternatifs de communication peut avoir du succès. Les media traditionnels “partisans” ont leur rôle mais pour une plus grande efficacité, impartialité et respect de la vérité, les nouveaux media garantissent une meilleure information. 

2) le rôle de l’Internet et des réseaux sociaux

Les nouveaux media peuvent tout changer comme ce fut le cas lors de ces élections lorsque la diaspora roumaine, qui attendait de voter, a envoyé dans le pays via ces outils, un nombre important de messages de mécontentement vers leurs familles et amis qui, à leur tour, l’ont diffusé. On a donc assisté à une avalanche médiatique ou chaque récepteur est devenu à son tour un émetteur.

3) le problème de la diaspora

Jusqu’à présent, les émigrés jouaient davantage un rôle économique par l’argent qu’ils envoyaient à leurs familles. Mais sur le fond d’une législation électorale déficitaire (l’absence des prévisions sur le vote électronique et par correspondance) et sur le fond d’une mauvaise organisation de la part des officiels, la diaspora a joué un rôle clef dans le combat politique. Désormais, la force politique de la diaspora devra être pleinement considérée.

4) l’importance de la jeunesse

Beaucoup de stratèges politiques ignorent souvent la jeunesse car ils considèrent les jeunes comme un électorat instable, difficile à fidéliser pour une cause partisane. Lors de ces élections présidentielles les jeunes se sont exemplairement mobilisés par rapport aux autres élections et c’est leur vote qui a changé le résultat. Les jeunes ne sont pas réceptifs à la manière traditionnelle de mobilisation partisane mais ils sont assez sélectifs et réagissent mieux aux nouveaux media.

5) le rôle surestimé de l’Église (orthodoxe roumaine)

L’Église orthodoxe roumaine, que beaucoup jugent influente dans les milieux ruraux roumains, a gardé généralement, selon moi, une attitude neutre du point de vue politique et religieux en ne s’engageant pas, à quelques exceptions, dans une campagne négative menée sur les différences religieuses.

6) l’importance des valeurs politiques – la lutte contre la corruption et le « système »

Il est à noter que les valeurs comptent encore. Si on base la campagne politique sur des valeurs réelles, et si on choisit des candidats capables de respecter et de promouvoir ces valeurs universelles (telles la démocratie, l’égalité devant la loi etc.) les chances de succès sont multipliées.

« Dans leurs jugements, les premiers rois étaient parfaits, parce qu’ils avaient fait des principes moraux le point de départ de toutes leurs entreprises et la racine de toute chose bénéfique. Toutefois, ce principe échappe totalement aux personnes d’intelligence médiocre. Ne le saisissant pas, ils n’en prennent pas conscience et n’en étant pas conscients, ils recherchent le profit. Mais dans leur quête du profit, il leur est absolument impossible d’avoir la certitude de l’atteindre jamais. »

Lu Bu-wei 246 avant JC, Premier-ministre chinois sous l’empereur Ying Zheng, Les Annales de Lu Bu-wei, Lu Shi Chun Qiu

7) les spécificités politiques villes – milieux ruraux

Les électeurs des villes sont plus instables et plutôt tentés de voter pour la droite. C’est avec cet électorat qu’on peut faire la différence mais cela suppose un parti très structuré et c’est ainsi qu’on arrive à la dernière leçon donnée dans cette campagne.

8) l’importance de la fidélisation des fiefs électoraux et le rôle d’une campagne intensive de maison à maison – le rôle des activistes et analyses

Il faut développer un appareil politique capable à faire une campagne électorale de maison à maison, un grand réseau, avec des membres prêts à se mobiliser et qui se comportent de façon professionnelle.

Aussi, à partir des résultats des autres élections il faut “particulariser” chaque circonscription électorale et identifier d’une manière correcte les spécificités sociales et culturelles des citoyens de cette circonscription pour pouvoir faire une campagne plus personnalisée.

De plus, il est important d’avoir une direction très bien définie afin de savoir quelle voie il faut suivre et de respecter la vision de cette voie même si les paroles peuvent varier, aussi bien que les circonstances.

Le vote du 16 novembre est encore au début de ses effets. Il vient de libérer toute une série d’énergies sociales et politiques encore très difficiles à quantifier et il demande une analyse approfondie. On a vraiment à faire à un vote positif, pour Klaus Iohannis ou plus probablement à un vote négatif contre l’élite politique roumaine ? Est-ce que c’est le signal d’un changement politique plus profond ? On est en train de voir car l’histoire ne dort jamais.

L’UE doit promouvoir et défendre les identités régionales

La reconnaissance des identités et des cultures régionales et la légitimité des peuples à décider de leur propre futur politique sont des principes fondateurs de l’Union européenne.

A Bilbao, cette année, les Jeunes Démocrates Européens ont rappelé leur attachement à ces principes en adoptant une motion relative au règlement démocratique des conflits et au droit de résoudre les conflits politiques par l’intermédiaire d’un processus démocratique.

Le processus d’auto-détermination tel qu’il est défini par les Nations Unies doit être préservé et protégé, dans l’Union européenne ou ailleurs dans le monde, afin de garantir la stabilité démocratique.

L’Ecosse hier, la Catalogne aujourd’hui: l’Union européenne et les Etats membres doivent demeurer attentifs et reconnaitre les demandes des populations quand elles se prononcent sur leur futur politique et économique. Ce dimanche 9 novembre, les Catalans ont pu s’exprimer sur deux points : la Catalogne doit-elle devenir un Etat et cet Etat doit-il être indépendant de l’Espagne ?

Suite à ce vote, les Jeunes Démocrates Européens demandent à l’Union européenne d’assurer et maintenir un climat de dialogue entre l’Espagne et la Catalogne, et d’aider la Catalogne à achever son processus de consultation. Si ce vote n’a pas de conséquences légales, il représente néanmoins le symbole de la liberté d’expression des peuples européens et démontre qu’un débat est nécessaire pour définir comment mieux prendre en compte les identités régionales et les cultures européennes.

Pour plus d’information sur cette question, vous pouvez lire la motion adoptée à Bilbao le 27 septembre 2014 sur la résolution démocratique de conflits

Bilbao : un renouveau politique pour les Jeunes du PDE

Les 26, 27 et 28 septembre dernier, plus de cinquante délégués de mouvements jeunes venus de dix pays européens, se sont réunis pour débattre des orientations des Jeunes démocrates européens, mouvement jeune du Parti démocrate européen et renouveler leur équipe dirigeante.

Rencontres, échanges et convivialité.

Introduit par les discours d’Aitor Esteban – député basque espagnol -, de Matteo Fiorini – seul membre des Jeunes Démocrates Européens ayant été chef d’Etat – et Mihai Sebe, le Congrès est revenu tout d’abord sur le bilan de l’équipe sortante.

Deux organisations ont ensuite été acceptées à l’unanimité au sein des Jeunes Démocrates Européens : l’UDI Jeunes (France)  et les jeunes du Forum National (Croatie). D’importants changements statutaires ont été votés, visant à rendre la structure plus dynamique et plus efficace avec une meilleure intégration des membres individuels. Finalement, une nouvelle équipe a été élue, portée par des profils différents mais complémentaires. La nouvelle équipe des Jeunes Démocrates Européens sera dirigée par Miroslava Demkova pour les deux prochaines années et s’est donné pour objectifs de redynamiser l’organisation et de lui donner une nouvelle ampleur.

Ce congrès a également été l’occasion pour les Jeunes Démocrates Européens de réaffirmer leur projet politique pour les prochaines années. L’émancipation et l’emploi des jeunes, la place de l’Europe dans un monde multipolaire ou encore l’Europe des peuples seront au coeur des travaux menées durant ce nouveau mandat des Jeunes Démocrates Européens.

Tout au long de ce week-end, différentes activités organisées par les jeunes basques d’Euzko Gaztedi Indarra ont également permis aux délégués européens de découvrir la culture basque. Ce Congrès a été cloturé par la Journée du Parti National Basque, l’un des plus importants évènements politiques en Europe rassemblant plus de 50.000 personnes.

“La génération ERASMUS est au chômage !”

Les Jeunes Démocrates Européens (JDE) se sont réunis en Congrès ce 27 septembre 2014 à Bilbao pour élire leur nouveau bureau.

A cette occasion, les Jeunes Démocrates Européens (JDE) ont souligné la nécessité de s’attaquer au chômage des jeunes et au manque d’influence de l’Union européenne dans le monde.

Depuis l’Espagne, où le chômage concerne plus de 51 % des jeunes, nous pressons l’Union européenne de provoquer un choc économique afin de relancer l’investissement et de sortir la jeunesse du chômage de masse. La génération ERASMUS est au chômage !” a lancé la présidente, Miroslava DEMKOVA, qui a rappelé les conséquences directes que cela avait eues sur la progression des populistes en Europe.

Le nouveau porte-parole Jeremy COSTE, a également appelé “l’Union européenne à jouer son rôle de principale puissance mondiale concernant les crises majeures que traverse la planète que ce soit à ses frontières directes, au Moyen-Orient ou en Afrique. L’Union ne peut plus se contenter d’être une force d’appuis, elle est appelée à devenir une force directrice pour garantir la paix.”

Les Jeunes Démocrates Européens (JDE) constituent le mouvement jeune du Parti Démocrate Européen, membre de l’Alliance des Libéraux et Démocrates pour l’Europe (ALDE) au Parlement européen. Au Congrès de Bilbao, les délégués représentant 10 organisations provenant de 8 Etats de l’Union européenne ont élu un bureau de 10 membres avec Miroslava DEMKOVA (Slovaquie) comme présidente. Celle-ci travaillera aux côtés du secrétaire général Mathieu CAMESCASSE (France), du porte-parole, Jeremy COSTE (France), d’un trésorier, Johannes MEINERS (Allemagne) et d’une équipe élargie de 11 membres élus.


Message de Nathalie Griesbeck (Députée européenne française du PDE)  – Congrès JDE 2014 par JDE-YDE

Une rentrée démocrate et européenne en France

Lors de la clôture de l’Université de rentrée du Mouvement démocrate, parti fondateur du Parti Démocrate Européen (PDE), Sandro Gozi – chargé des Affaires européennes dans le gouvernement de Matteo Renzi en Italie – par vidéo et Marielle de Sarnez – Secrétaire Générale du PDE – sont intervenus.

Ces interventions ont rappelé la nécessité de reconstruction du lien émotionnel entre citoyens et politiques et celle d’un changement de cap de la vision européenne trop technocratique. Les dernières élections européennes nous l’ont rappelée avec beaucoup de clarté et même de la brutalité, a précisé Sandro Gozi dans son allocution. Il est nécessaire d’ouvrir les politiques restées encore trop nationales afin d’appréhender au mieux des thématiques telles que le climat, les finances qui, aujourd’hui, dépassent forcément nos frontières. Mais cela ne pourra être réglé que par des politiques transnationales.

L’Europe doit en effet être plus soudée, pour également répondre aux menaces sans cesse grandissantes d’un monde toujours plus violent, a insisté Marielle de Sarnez.

Les Jeunes Démocrates, une de nos organisations membres en France, a également participé à cette Université en organisant des ateliers sur le numérique et la fracture démocratique.

Young Democrats for Europe (YDE)
Jeunes Democrates Europeens (JDE)
YDE est l’aile jeunesse du parti européen. Nous acceptons le rôle clé des principes démocratiques, souligné dans le traité de Lisbonne et inscrit dans nos convictions politiques: démocratie, liberté, égalité, participation, durabilité et solidarité.

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